UNE START-UP VEUT PERCER LES SECRETS DES « MIRACULéS DU CANCER »

En anglais, on les appelle les « outliers »: « Il s’agit de personnes qui vont prendre face à la maladie, pour des raisons inconnues, une trajectoire totalement différente de celle des autres », explique Nicolas Wolikow sur le site internet de sa start-up.

Ce spécialiste du monde de la santé est l’un des deux entrepreneurs à l’origine du lancement, il y a trois ans, de Cure 51, une jeune pousse cofondée par des centres d’oncologie mondialement reconnus comme Gustave-Roussy ou Léon-Bérard en France, l’Institut d’oncologie de Milan ou l’hôpital de la Charité à Berlin.

D’après les Nations unies, le nombre de cas de cancer dans le monde devrait augmenter de près de 77 % d’ici 2050, passant de 20 millions en 2022 à 35 millions. Certains types de cancer, comme ceux de la prostate, du sein et de la thyroïde, offrent de meilleures chances de guérison lorsqu’ils sont détectés précocement. En revanche, d’autres formes, telles que le cancer du pancréas, le cancer du poumon à petites cellules et le glioblastome, se montrent particulièrement agressives.

C’est précisément sur ces trois cancers réputés pour leur agressivité que se focalise la start-up Cure51. Son objectif est de comprendre les mécanismes biologiques qui ont permis à des patients atteints de ces cancers considérés comme incurables de survivre, défiant ainsi toutes les prévisions médicales. Ils s’apprêtent aujourd’hui à constituer « la première base de données mondiale de survivants du cancer ».

 La première base de données cliniques et moléculaires mondiale

La société mise sur l’intelligence artificielle pour comprendre les interactions entre les cellules, et ainsi déceler ce qui a fait la différence entre les patients qui ont survécu et ceux qui sont décédés. « L’IA a un immense rôle à jouer. C’est un outil de sophistication de la donnée ainsi qu’un outil de productivité. Cela permet d’analyser beaucoup plus vite des volumétries plus importantes de données », expliquent Nicolas Wolikow et Simon Istolainen au média Maddyness.

La start-up basée à Paris a identifié au total 1.300 patients dont elle va pouvoir récupérer les dossiers. Un nombre jugé suffisant par les équipes scientifiques pour éviter plusieurs biais. Une fois toutes les données collectées, « on va commencer l’analyse des comptes rendus médicaux, de l’imagerie, des cellules tumorales… », déclare le PDG de Cure 51 à la RTBF. Des questionnaires seront distribués aux patients incluant des questions sur leur mode de vie, leur sommeil, leur alimentation ou le rôle de leur entourage. Ensuite, l’intelligence artificielle sera utilisée pour trouver des caractéristiques communes entre ces patients, en les comparant notamment avec celles de patients décédés.

Une levée de 15 millions d’euros

Cure 51, vient d’annoncer une levée de fonds de 15 millions d’euros et espère continuer à financer ses activités par le biais de partenariats avec des entreprises de biotechnologie et des laboratoires pharmaceutiques. Son but est de développer des médicaments qui imitent les caractéristiques moléculaires des patients survivants, afin de les rendre accessibles au plus grand nombre.

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